Photographie d’un dindon sauvage gracieuseté de g00gle

Ces derniers temps, je crée des situations en m’emparant du concept d’infiltration pour l’intégrer à mon processus de création.

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Ma fixation sur la dinde remonte à quand je travaillais chez Desjardins. J’avais l’impression que j’étais en train de me tranformer en dinde à force de répéter toujours les mêmes choses au téléphone ou par courriel.

On nous nourrissait même au grain avant Noël ︎︎︎




Représentation du cadeau de Noël reçu chez Desjardins, une boite de gruau.

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Dans Le Dindon de la chasse, je travestis les théorie de l’in situ et de l’in socius pour m'insérer dans une société parallèle : celle du dindon sauvage.







Et comme la chasse cultive cet art du leurre, le prétexte est parfait pour laisser libre cours à la mégalomanie.

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Cette nuit-là, je me suis levé vers 3h45 am pour être certain d’arriver avant que les dindes ne se réveillent, soit aux premières lueurs du soleil.

François Rioux 2024. Photographie : Nicolas Gouin





À la manière du chasseur qui installe méticuleusement ses appâts pour attirer les animaux dans la zone de tir, je me suis posé à plusieurs endroits afin d’attirer les dindes, ou mieux encore, provoquer un dindon en duel.

La pose, l'attente, le silence et l'immobilité sont mes actions clés.

François Rioux 2024. Photographie : Nicolas Gouin

Comme ces oiseaux ont tendance à se regrouper autour des plus imposants, je suis encore convaincu que je pourrai arriver à les confondre grâce à la démesure de mon accoutrement.

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Mais les dindes sont plus futées qu'on ne le pense — aucune ne s'est pointée au rendez-vous.

François Rioux 2024. Photographie : Nicolas Gouin




Devant l'échec de rejoindre ce public au bec fin, force est de constater qu’il y a tout de même quelqu'un à cette rencontre :

le chasseur.

Ça y est, la bête est prête, ses attributs sont bien gonflés. Désinvolture cynégétique, catwalk aviaire et parade nuptiale — le documentaire animalier n'a jamais été aussi bandant.

François Rioux 2024. Photographie : Nicolas Gouin

Au fond, tout ce cirque a-t-il déjà été autre chose qu'un jeu de séduction?

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Et dans ce retournement excitant, mais prévisible, la séduction remplace la prédation et le leurre n'est plus l'objet, mais ce corps actif qui se réapproprie ses armes.





François Rioux 2024. Photographie : Nicolas Gouin




c'est là où la métaphore sexuelle renverse la relation de pouvoir entre les deux protagonistes :

on ne chasse plus la dinde ou le dindon, on tombe plutôt sous ses charmes.

François Rioux 2024. Photographie : Nicolas Gouin






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